On ne peut défendre l’âge légal à 62 ans et être favorable au régime par points. Pourquoi ?

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Patrice Leclerc phototheque.org

Aujourd’hui, 63 ans et 3 mois…

Déjà, les modifications de paramètres du système actuel (allongement de la durée de cotisations pour un taux plein, instauration d’une décote, suppression de bonifications) conduisent dans le privé à un départ à la retraite effectif à 63 ans et trois mois (hors retraites anticipées).

Et demain….

 Or, c’est un fait connu de tous, l’instauration d’une retraite à points va conduire à travailler plus par un effet mécanique. Aujourd’hui, le calcul se fait soit sur les 25 meilleurs années, soit sur le dernier salaire ayant six mois d’ancienneté.  Avec la retraite à points, le calcul s’effectuera sur l’entièreté de la carrière. De fait la pension diminue et va conduire les salariés à décider eux-mêmes de reporter leur départ. Une aberration sociale doublée d’une aberration économique, le taux d’emploi des 60-64 ans étant de 32,2% en 2019.

Voilà pourquoi, il est impossible, hypocrite, de soutenir en même temps la proposition de maintien de l’âge de départ à 62 ans (âge pivot sans décote) et l’instauration d’un système de retraite à points. Il faut choisir…

La CGT opte pour maintenir et améliorer le système actuel à prestations définies. Elle a présenté au gouvernement des propositions soutenables financièrement, solidaires, ouvrant la voie de l’emploi aux jeunes. Partir à 60 ans avec 75% de son revenu et une pension au moins égale au SMIC c’est possible si les richesses créées sont reparties autrement et justement.